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  • Photo du rédacteurAnnaig Collias

Présentation de mon premier roman

Dernière mise à jour : 25 janv.

Vous vous demandez pourquoi écrire un roman sur l'Éducation Nationale ? Quelle drôle d'idée, en effet ! Y a-t-il même là matière littéraire ? C'est pourtant le parti que j'ai pris avec ce premier roman engagé qui mêle tranches de vie et réalité historique proche.


L'idée et la lecture du prologue en vidéo

Pourquoi écrire un roman sur l'Éducation Nationale ?

Comme vous le savez peut-être, j'ai été enseignante de Lettres Modernes pendant treize années. Puis, ce qui était ma vocation a perdu son sens : je me suis essoufflée. J'ai voulu renouer avec ma créativité, mon imaginaire, tous deux étouffés dans ce métier. Je me suis donc remise à écrire. Parce qu'à part quelques poèmes, moi si prolifique auparavant, je n'avais rien écrit durant ces treize ans...

Suite à la lecture de Mythocratie d'Yves Citton, j'ai d'abord eu l'idée de rédiger un roman post effondrement donnant à voir différentes enclaves avec des fonctionnements différents mais viables pour dépeindre un monde enviable pour demain. Mais il me manquait des ressources, des lectures, un temps de réflexion, de maturation. Pour le préparer, j'ai mis ce projet de côté (mais il reste bien présent à mon esprit !). Je me suis alors gorgée de conférences, d'interviews, de nouvelles lectures... Lors de ces pérégrinations, je suis tombée sur une intervention de Sandra Lucbert pour Lundi Matin intitulée "La littérature contre l'économie". Elle y décrit son travail littéraire suite au procès France Telecom, tirant comme conclusion que le management néolibéral tend à une dépersonnalisation des travailleurs et ce même dans les services publics. Et c'est là que m'est apparue l'idée de manifester dans un roman comment l'irruption de ce type de management dans l'Éducation Nationale y provoque un certain morcellement.

Dans un premier temps, j'ai tatônné sur la forme qui pourrait permettre de le manifester mais c'est la forme du roman choral qui m'a semblé, de manière assez évidente, la plus à même de le faire. Les différents personnages en ont alors rapidement découlé. Je vous les présenterai dans d'autres posts !

Laissez-moi cependant vous rassurer (ou pas !) : ce roman ne s'adresse pas du tout qu'aux enseignants. Il donne la parole aux professeurs, oui, mais aussi aux élèves (à des âges et avec des problématiques distinctes), à leurs parents, à la direction. En soi, il nous concerne tous.


Pourquoi choisir l'autoédition ?

Vaste question... D'ailleurs, si vous êtes auteur ou autrice, vous vous la posez peut-être vous-même. J'ai envoyé mon manuscrit à quelques grandes maisons d'édition il ya deux mois. J'ai essuyé quelques refus (signalant surtout que mon roman ne rentre pas dans leur ligne éditoriale), n'ai pas encore obtenu toutes les réponses.

Quelque part, cette lenteur du processus d'édition ne correspond ni à ma personnalité, ni à ma situation. En effet, j'ai quitté le fonctionnariat pour créer une entreprise qui a du sens pour moi et pour écrire. Parallèlement à cela, je suis mère célibataire de deux enfants : je me dois de gagner ma vie pour pourvoir aux besoins de ma famille. J'ai alors étudié les différentes possibilités, les stratégies en me formant grâce au salon des auteurs indépendants et aux podcasts du Chat de l'écrivain. Et il apparait clairement que l'autoédition est le meilleur moyen d'obtenir des revenus réguliers et prévisibles. Oh, pas nécessairement des revenus énormes (quoique, certaines autrices s'en sortent très bien...) mais mensuels dont le montant est connu à l'avance.

De plus, être une autrice autoéditée fait de vous une entrepreneure. Et c'est un nouveau champ où exprimer sa créativité !


Vous connaissez désormais l'explication de mes différents choix. Je vous quitte sur l'extrait que je vous lis dans la vidéo : la première page de ce premier roman.

Bonne lecture et à la semaine prochaine pour découvrir le premier personnage qui prend la parole dans ce texte polyphonique...


Le texte du prologue - Collège Christiane Faure

Une salle des professeurs avec des tables au centre pour travailler. Quelques ordinateurs sur le côté droit, des fauteuils pour se relaxer côté gauche. Une machine à café, un photocopieur. Une rangée de casiers, chacun contenant un tas de photocopies dont l’emploi du temps sera la plus attentivement lue.

Un couloir désert, six salles de classe réparties de chaque côté. Un escalier carrelé, un autre couloir, six salles de classe réparties de chaque côté. Une porte de sortie vitrée, avec sa jumelle lui faisant face.

Des toilettes pour les filles, d’autres pour les garçons. Les seules de l’unique bâtiment de cours érigé sur deux niveaux. Un préau empli de casiers bleus et orangés pour les quatrièmes et les troisièmes. Non loin, des couloirs tracés au sol, chacun portant le nom d’une classe à l’avant.

Le soleil se lève sur le bitume de la cour. Au centre de celle-ci, un terrain de football où sont posés un micro et une sono. Sur les côtés, des bancs, deux arbres, deux tables de ping-pong. Deux robinets. Une cantine où des chaises vides trônent sur les tables regroupées. Un CDI attenant tapissé de bibliothèques aux livres étiquetés et parsemé de tables en formica couvertes des manuels empilés.

Au milieu de tout cet espace, avec une vue panoptique, un préfabriqué pour la Vie scolaire.

Une zone herbeuse et arborée qu’il ne faudra jamais traverser sous peine d’on ne sait quoi.

Enfin, sur la gauche, l’administration : une salle de réunion, trois bureaux. Sur son fronton, le drapeau, la devise : “Liberté, égalité, fraternité”.

Derrière, comme cachés, les logements de fonction. Dont un où apparaît une lampe allumée, comme une veilleuse.

Le portail à la peinture noire écaillée. L’esplanade où des enfants accompagnés de leurs parents attendent qu’on leur ouvre dans la fraîcheur de l’été finissant. Puis la route, le parking, les bus dont sortent quelques sixièmes au cartable débordant, plus ou moins excités par leur grande rentrée.

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